La Villa Cavrois et le design


Capitale mondiale du design

Un lieu design ? La Villa Cavrois !

Article paru dans la Voix du Nord

Design. Tous les professionnels vous le diront, le terme est aujourd’hui galvaudé. « De la coiffure à l’industrie, tout est design ! », s’agace Christine Cordelette, l’une des fondatrices de Piks design à Marcq-en-Barœul. Mais les créateurs de la région sont tellement sympathiques qu’ils ont quand même accepté de répondre à notre questionnaire spécial... design à l’occasion de l’annonce, demain, de la capitale mondiale du design en 2020 à laquelle la métropole européenne de Lille est candidate.



Pourquoi le design ?

Lauriane Beaunier (Excla) : « Il y a une notion d'empathie. Il faut se mettre à la place des autres et réfléchir à ce qui leur serait utile. »

Aurélien Veyrat (Objet optimisé et Aavra) : « Moi c'est plutôt l'égoïsme. J'ai toujours été attiré par les objets créatifs. Je les fais d'abord pour moi. »

Pierrick Taillard (Piks design) : « Mes parents étaient décorateurs. Notre salle de jeux était un atelier... »

Christine Cordelette (Piks design) : « J'ai eu envie de devenir designer quand j'avais 12 ans, en découvrant le travail de Philippe Starck. »

Votre premier objet design ?

Aurélien Veyrat : « Les Legos ! J'y jouais de manière obsessionnelle ! Les Lego, c'est la créativité.»

Lauriane Beaunier : « Je me souviens que j'avais un mange-disque rouge que j'emmenais partout. Je l'adorais. C'était bien conçu et il y avait un usage. »

Où trouvez-vous l'inspiration ?

Tous : « Partout ! »

Aurélien Veyrat et Lauriane Beaunier : « Dans les voyages, aussi. On emmagasine toutes les données et ça ressort après. »

Votre objet design préféré ?

Pierrick Taillard : « Un criterium mine bleue et un couteau pliant »

Christine Cordelette : « Le couteau « Le Français » de Perceval. Une cocotte Staub aussi. »

Un seul objet design sur une île déserte ?

Christine Cordelette : « Le biolite camp stove. Pas pour son esthétique mais pour son usage, pour l'expérience qu'il procure. Il permet de faire du feu et de récupérer l'électricité. »

Une capitale du design ?

Christine Cordelette : « On est obligés de dire Lille, non ? Sinon, San Francisco. Là-bas, tout est permis. Ce qui manque peut-être en France, c'est la serviabilité. Le design, c'est un tout dans la relation humaine. »

Aurélien Veyrat : « Tokyo. Pas dans tous les domaines mais pour certains usages. Les japonais ont des tas d'ustensiles pour la cuisine par exemple. Ils sont très fins. »

Lauriane Beaunier : « Quand j'ai besoin d'une bonne bouffée, je vais à Anvers. Il y a des cafés géniaux. Des hôtels... Les brocanteurs sont aussi très pointus. »

Un lieu design dans la métropole lilloise  ?

Lauriane Beaunier et Aurélien Veyrat : « Le Tri postal. Le LAM... La Villa Cavrois aussi ! »

Christine Cordelette : « La Villa Cavrois. »

Une cuisine design ?

Lauriane Beaunier : « Le Sébastopol à Lille. Ils font de très belles assiettes et ça reste simple. C'est un métier de création. La nourriture, c'est ce qu'il y a de plus attractif en ce moment en matière de design. J'adorerais faire du design culinaire ! »

Christine Cordelette : « Pablo et Valentina. Un salon de thé à Lille. Nous avons participé à son aménagement. »

Une musique design ?

Pierrick Taillard : « Je dirais Brassens car il y a chez lui une empathie et une fine observation du réel. »

Une personnalité du design ?

Alexandre Veyrat et Lauriane Beaunier : « Konstantin Grcic. Il est attaché à tous les processus de fabrication. Il dessine beaucoup et passe très vite à la maquette. Les frères Bourroulec aussi. »

Christine Cordelette : « Les frères Bourroulec. J'aurais aimé rencontrer Andrée Putman aussi. Elle avait un œil intemporel. »

Pierrick Taillard : « Sam Hecht. J'aime beaucoup son travail sur la durabilité des choses. J'aurais aussi aimé rencontrer Coco Chanel. C'est l'une des premières à avoir donné une fonctionnalité aux vêtements. »

Un faux pas design ?

Christine Cordelette et Pierrick Taillard : « Karim Rashid ! C'est fondu, c'est organique, rose. Ce n'est pas du tout à notre goût. »

Pierrick Taillard : « Le presse-citron de Starck. Il est très emblématique. Il m'a fait prêter une attention au design. Mais il n'est pas du tout fonctionnel ! »

Lauriane Beaunier : « Ce qui me rend dingue, c'est quand on quantifie le nombre de dessins pendant un workshop, qu'on privilégie la quantité à la qualité. Selon moi, il faut réfléchir avant de dessiner, notamment à la faisabilité du projet. »

Alexandre Veyrat : « Les Halles de Wazemmes. Elles sont en cours de rénovation. Il y avait un projet de food court mais qui semble être tombé à l'eau. Résultat, à la fin, ce sera pareil voire pire qu'avant. Il aurait fallu faire travailler des créatifs. Les halles de Rotterdam sont très réussies par exemple. On peut y acheter à manger et s'installer sur des tables en libre service. En Asie, les marchés sont faits de bric et de broc et sont extraordinaires. Ça ne coûte pas forcément plus cher. »