La Villa Cavrois en bande dessinée


En 1982, la Villa Cavrois avait inspiré Ted Benoit (dessin) et Yves Cheraqui (scénario), pour une " Histoire vraie n°7 " parue dans le magazine n°49 puis en album aux éditions Les Humanoïdes Associés.



Dans cette bande dessinée apparaissait également l'hôtel de ville d'Hilversum de W.-M. Dudok,



ou encore les décors du film l'Inhumaine de Marcel Lherbier.



En 1998, lorsque l'Association de Sauvegarde de la Villa Cavrois décide d'éditer une nouvelle carte postale, elle fait appel à l'architecte Laurent Zimny, qui connaît l'histoire dramatique de la Villa Cavrois. Celui-ci va réagir à cette sollicitation en dessinateur et même composer une mini BD de 6 cases, utilisant le feutre noir car de son propre aveu il a toujours été tétanisé par les couleurs.


Il fait le récit d'une tempête de neige ensevelissant peu à peu le bâtiment. La dernière case donne une vision empreinte de poésie, celle d'une villa enfermée dans une boule de neige, cet objet que l'on emporte avec soi pour perpétuer la mémoire d'un monument. A l'époque la crainte que la Villa Cavrois ne soit bientôt plus qu'un mauvais souvenir tourmentait en effet les défenseurs de ce monument emblématique de l'œuvre de Robert Mallet-Stevens. 

En janvier 2014, on retrouve la Villa Cavrois et quelques autres œuvres de Robert Mallet-Stevens, dans " Docteur Radar, tueur de savants " de Frédéric Bézian (dessins) et Simsolo (scénario), paru aux éditions Glénat.

L'observateur reconnaîtra le vestibule d'entrée de la villa et le grand escalier,




ou par ailleurs, la Villa Poiret à Mézy-sur-Seine, rebaptisée " Villa Saint-Clair ",


ou encore, toujours de Mallet-Stevens, les décors du film l'Inhumaine de Marcel Lherbier (1923).







La ville de Croix possède cette particularité d'intéresser les auteurs de bandes dessinées. 

En effet le Parc Barbieux, si proche de la plaine de Beaumont et de la villa Cavrois, avait déjà était une source d'inspiration pour un album de Martine : Martine au Parc.


Dans la collection Farandole aux éditions Casterman, la série des albums de Martine est très célèbre. Martine est née en 1954, fruit de la collaboration de Gilbert Delahaye, pour les textes et de Marcel Marlier pour les dessins. Ses aventures, déclinées en 60 titres, ont été éditées à 100 millions d'exemplaires et traduites en une trentaine de langues. On sait qu'Hergé, pour ses bandes dessinés de Tintin, utilisait une documentation importante. On devine le même souci de réalisme avec la reproduction de sites réels dans les albums de la série Martine. Martine même si elle habite la plupart du temps à la campagne, dans un petit village qui n'a rien d'un village du Nord, se retrouve quand même souvent dans des paysages de cette région. Les gares sont des monuments septentrionaux, certains quartiers sont ceux de la ville de Lille et mêmes les parcs sont ceux du Nord. Le père de Martine, Marcel Marlier est né à Mouscron (Herseaux) en 1930 à quelques kilomètres du parc Barbieux qu'il connaissait forcément.
Ce n'est donc guère étonnant que le parc qui est reproduit sur la dernière page de  " Martine au parc ", n'est autre que le Parc Barbieux de Roubaix. On y découvre le restaurant du Bol d'air avec sa terrasse et les embarcations tel qu'il était dans les années 60, les arbres sont identiques à ceux que l'on retrouve sur les documents de l'époque. La première édition de " Martine au parc " date de 1967.

  
A la page 5 Martine et ses amis escaladent la grande cascade du parc Barbieux, à la page 6 on évoque une course de tricycles autour du kiosque à musique et à la page 7 Martine est sur un rocher.


A la page 8 Martine est assise sur un banc. Dans le paysage en arrière plan, on reconnaît les espaces de pelouses vallonnées du parc avec le cours d'eau sur lequel nage un cygne.


A la page 10, ce cygne approche du bord de la rive et des enfants que l'on retrouve, à la page 11 en vis-à vis, en train de donner des graines à des pigeons du parc.



Aux pages 12 et 13 ce sont deux vues typiques du parc Barbieux, avec des images buccoliques d'une promenade en barque à proximité du Bol d'Air et d'une ballade dans une allée où seul l'attelage est un ajout du dessinateur.



Les autres pages reproduisent des jeux d'enfants avec des voiliers autour d'un bassin ainsi qu'un spectacle de guignol et des manèges. Ces images, comme celle de la couverture, rappellent plutôt le jardin du Luxembourg à Paris. On voit aussi des enfants s'amusant sur des toboggans, des balançoires ainsi que dans un bac à sable. Un peintre, page 4, fait l'admiration des enfants devant une sculpture semblable à celles du parc Barbieux.
Rendons un hommage à cet artiste qui vient de décéder en 2011, et qui nous laisse de splendides dessins de ce parc.