La Villa Cavrois éclairée



La Villa Cavrois avec ses éclairages d'André Salomon, restaurés par Raphaël Armand. Clichés de Jacques Desbarbieux, Robert Scheffler et Guy Selosse © Amis de la Villa Cavrois



Dans le hall salon, les sondages ont permis de trouver le profilé exact de la cornière, pour une restitution à l'identique, avec la même diffusion de la lumière comme à l'origine.



Dans les goulettes, l'éclairage artificiel ne parvient que d'un seul côté en harmonisation avec l'éclairage naturel. Le tube lumineux doit être placé juste dans l'ange au millimètre près. Les schémas publiés dans l'Architecture d'Aujourd'hui en 1932 ont permis de reproduire ce travail d'André Salomon.


Les boîtes à lumière du vestibule diffusent également à l'arrière du côté du hall salon. Un système complexe permet de les ouvrir pour le nettoyage et la maintenance. Les jeux d'ombres et de lumière des appliques de l'entrée dues à Le Chevallier sont remarquables (ci-dessus et ci-dessous).





L'éclairage du passage en haut de la mezzanine, tel un trait lumineux d'une intensité absolument régulière.




La porte de l'ascenseur de Jean Prouvé, est éclairée par transparence comme celles que l'on retrouve dans le film Le Vertige, dont Mallet-Stevens fut le décorateur, six ans plus tôt.


La double goulette du bureau constitue une prouesse technique car une seule source diffuse la lumière de façon absolument homogène.




La chambre de jeune homme, d'ambiance de Stilj, possède trois types d'éclairage différent. Le miroir du placard et le plafond noir permettent ce jeu surprenant des reflets de la lampe à ailette, dite Tigralite, et de la boule en opaline.


La lampe Tigralite de Jean Dourgnon




Raphaël Armand nous a expliqué le système judicieux qui permettait de changer l'ampoule et qui a été reproduit à l'identique. Toutes les pièces ont dues être refabriquées à l'unité.




Dans cette même chambre de jeune homme, le troisième éclairage est constitué pr une liseuse. Une astuce technique à base de led a permis de reproduire le plus fidèlement possible la chaleur, l'intensité et la couleur des lampes de l'époque (ci-dessus et ci-dessous).



Le système d'éclairage central de la salle à manger des parents est très élaboré, avec la possibilité de le régler par rhéostat et de l'adapter à l'ambiance recherchée. Uniquement au milieu pour correspondre exactement à la longueur de la table, ou en augmentant la puissance pour s'aligner sur la taille du tapis, jusqu'à l'intensité maximum pour illuminer toute la pièce.






Dans la salle à manger des parents, un autre système éclairage encadrait le miroir de chaque côté.





La salle à manger des enfants est éclairée par un globe lumineux opalescent


La cuisine bénéficie d'un éclairage beaucoup plus rationnel. Les boules en opaline ont été fabriquées par soufflage à la bouche par des maîtres verriers allemands. Quatre diamètre de sphère, comme celle du plafond de l'arrière cuisine, ont été reproduit avec une épaisseur constante.



Dans la cuisine et certaines salles de bains de la villa, on retrouve ce système unique et original d'éclairage. Conçu spécialement ces éléments n'étaient pas en faïence ou porcelaine, mais en staff et plâtre. L'impossibilité de les refaire avec les mêmes matériaux pour des raisons de sécurité, a trouvé une solution avec la réalisation de moule en matériau synthétique.



L'éclairage indirect du fumoir est traité en symétrie par rapport à l'éclairage naturel de la fenêtre courbe.



Il s'avère que probablement l'intensité lumineuse que nous connaissons aujourd'hui devait être moindre en 1932, notamment dans des pièces comme le boudoir (ci-dessus) ou la chambre à coucher parentale (ci-dessous).







A l'inverse la salle de bains parentale jouit d'un éclairage naturel maximum grâce à l'ensoleillement de son exposition au sud et à l'est. Pour cette pièce Raphaël Armand a fabriqué tous les tubes sur mesure, allant même jusqu'à reproduire le système d'éclairage automatique des placards, selon le principe de Charreau dans sa maison de verre.





Il y a 20 globes lumineux dans toute la maison, de 4 diamètres différents


Dans la chambre des jumelles, les globes s'encastrent dans une cuvette creusée dans le plafond, tandis que dans leur salle de bains contiguë on retrouve la même installation que pour la cuisine.


La chambre de la gouvernante est éclairée par un globe opalescent



Dans la salle de jeux, au dernier étage, support de l'éclairage indirect pouvait accueillir un rideau de théâtre.

D'autres types de luminaires sont installés dans la pergola, dans le pavillon du gardien, ou au portail d'entrée.