Une belle coquille






Il n’y a plus qu’à poser ses valises. A Croix, près de Roubaix, la magistrale réalisation architecturale de Robert Mallet-Stevens, la villa Cavrois, retrouve tranquillement sa splendeur d’antan. Après la restauration du bâtiment, les Monuments nationaux se démènent désormais pour retrouver le mobilier original.

Vente aux enchères

C’est un long et laborieux travail de restauration qui est en passe de se terminer pour la célèbre villa Cavrois. En effet, fin décembre, le ministère de la Culture a annoncé que le Centre des monuments nationaux (CMN) avait acquis d’une partie du mobilier original qui décorait les pièces de l’antique demeure.

Selon Le Moniteur, l’Etat a déboursé 252.500 dollars pour l’achat de huit fauteuils, deux tables et deux chaises lors d’une vente aux enchères chez Sotheby’s, à New-York, le 16 décembre. Un bureau et deux autres chaises, mis en vente sur le marché parisien, ont aussi pu être achetés récemment par le CMN.

Transformée en caserne

Du haut de ses 84 ans, la villa Cavrois a eu une histoire mouvementée. En 1929, Paul Cavrois, industriel du textile nordiste, a confié à l’architecte Robert Mallet-Stevens la conception de sa demeure familiale et de tout le mobilier qui y sera installé. Le bâtiment sort de terre en 1932. Il restera la propriété de la famille jusqu’à la mort de Lucie Cavrois, l’épouse de l’industriel, en 1985. Pendant la Seconde Guerre mondiale, la demeure a même été transformée en caserne par les Allemands.

En 1985, la villa est vendue à un promoteur et les meubles sont dispersés au gré des acheteurs. L’Etat parvient à sauver de la démolition l’œuvre de Mallet-Stevens grâce à son classement aux Monuments historiques. Mais une longue période d’abandon a laissé de graves stigmates au bâtiment. La restauration de la villa, commencée en 2001, s’est achevée en mai 2015. Depuis sa réouverture au public, en juin, plus de 85.000 visiteurs ont parcouru les couloirs de ce monument régional.