Théâtre à la Villa Cavrois




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Clichés Théâtre du Nord ©


L'Institut Benjamenta, du 1er au 9 février 2017 - Théâtre du Nord


Croix : Déambulations nocturnes à la Villa Cavrois



L'Express, L'Obs, Le Parisien, Le Point, La Nouvelle République, Le Berry Républicain et Boursorama reprennent la dépêche et les photos de François Lo Presti de l'Afp ©

L'Express

La metteuse en scène Bérangère Vantusso y a transposé l'univers subtilement étrange de l'auteur suisse Robert Walser avec " Tobold ", déclamé par les comédiens de la compagnie " Trois six trente ", sur le thème du sacerdoce de domestique.

Massés au pied de l'imposant perron, la petite centaine de visiteurs lèvent les yeux vers la villa qui, seul point de lumière éclatante dans l'obscurité de cette soirée d'hiver, paraît colossale.

Derrière les portes d'entrée vitrées se dresse un cheval blanc actionné par des marionnettistes, première apparition d'une déambulation nimbée de mystère.

La visite commence, par petits groupes. Sept " bulles ", comme autant de mini-scènes de théâtre où un comédien se produit avec une marionnette-domestique, sont réparties dans les pièces de la bâtisse.

Dans la cuisine aux carreaux blancs cliniques, le premier domestique raconte sa plus grande satisfaction : celle d'avoir, lors d'une prestigieuse soirée, retiré un asticot de la table des convives. " Est-ce que ce ne sont pas les détails qui jouent le plus grand rôle dans la vie ".

Dans un bureau, le propriétaire de la maison, un comte cruel et déshumanisé, professe sa doctrine auprès d'une jeune recrue domestique: " Ici, les natures carrées ne sont pas appréciées et ne le seront jamais ".

Dans l'oreille du public

Les domestiques, dans l'univers de Walser qui exerça lui-même la profession, n'aspirent à rien d'autre qu'aux plaisirs de la servilité : " L'expérience modeste que je personnifiais m'apportait une joie extraordinaire ", dit l'un d'eux ; " le château entier me semblait enchanté, j'étais comme Aladin avec sa lampe ", relate un autre. 

Une phrase qui résume presque le spectacle, que les visiteurs, ravis de leur aventure, pourraient reprendre à leur compte.

Toutes les cinq minutes, une cloche retentit, et les différents groupes poursuivent leur déambulation vers la prochaine " bulle ", constatant que partout règnent les tons beige, marron, jaune dans cette demeure quasiment vide de mobilier, mais au design, aux marbres et cuirs magnifiques. 

Le déploiement de ces saynètes, tour à tour effrayantes, hilarantes et absurdes, dans cette ambiance mystérieuse et feutrée, où les grappes de visiteurs se croisent, échangent des murmures intimidés et des gloussements d'excitation, fait toute la réussite de l'événement. 

" J'avais envie d'un rapport plus aléatoire qu'au théâtre, que les gens puissent trouver leur liberté, et de capter le caractère intime de la parole ", confie Bérangère Vantusso. " Dans ces petits espaces, tout à coup le texte résonne comme dans l'oreille du public ".

" C'est top de découvrir ce lieu avec ces personnages, ce texte ", témoigne Johnny, chef d'entreprise de 37 ans, qui n'est d'habitude pas amateur de théâtre.

" Nous voulons aller chercher de nouveaux publics, et les gens sont friands de rapports plus directs avec les artistes ", explique Simon Pons-Rotbardt, chargé de programmation " Spectacle vivant " aux Monuments nationaux.

" Il est formidable de faire se rencontrer deux pratiques artistiques, ici l'écrin architectural de la Villa Cavrois avec un projet théâtral cohérent pensé pour cela ", abonde Anne-Marie Peigné, responsable des publics et du développement du Théâtre du Nord, dirigé par Christophe Rauck. 

Il y aura d'autres " monuments en mouvement ", tels l'abbaye du Mont Saint-Michel le 18 mars, la Conciergerie à Paris le 13 juin ou encore le château de Pierrefonds en Picardie le 21 octobre.



L’Obs

Croix (France) (AFP) - Des spectateurs qui déambulent de nuit dans une luxueuse demeure, découvrant chaque pièce " comme Aladin avec sa lampe " au rythme de saynètes animées par des marionnettistes: le Théâtre du Nord a revisité la villa Cavrois à Croix (Nord), chef d'œuvre d'architecture moderniste.

L'événement fait partie de l'opération " Monuments en mouvement " du Centre des monuments nationaux, qui vise à confronter le patrimoine architectural français à la vivacité du spectacle vivant.

A Croix, vendredi soir et samedi soir, le Théâtre du Nord a pour la première fois investi la Villa Cavrois, construite en 1932 par l'architecte Robert Mallet-Stevens et récemment rouverte avec succès après 13 années de restauration.

La metteuse en scène Bérangère Vantusso y a transposé l'univers subtilement étrange de l'auteur suisse Robert Walser avec " Tobold ", déclamé par les comédiens de la compagnie " Trois six trente ", sur le thème du sacerdoce de domestique.

Massés au pied de l'imposant perron, la petite centaine de visiteurs lèvent les yeux vers la villa qui, seul point de lumière éclatante dans l'obscurité de cette soirée d'hiver, paraît colossale.

Derrière les portes d'entrée vitrées se dresse un cheval blanc actionné par des marionnettistes, première apparition d'une déambulation nimbée de mystère.

La visite commence, par petits groupes. Sept " bulles ", comme autant de mini-scènes de théâtre où un comédien se produit avec une marionnette-domestique, sont réparties dans les pièces de la bâtisse.

Dans la cuisine aux carreaux blancs cliniques, le premier domestique raconte sa plus grande satisfaction : celle d'avoir, lors d'une prestigieuse soirée, retiré un asticot de la table des convives. " Est-ce que ce ne sont pas les détails qui jouent le plus grand rôle dans la vie ? "

Dans un bureau, le propriétaire de la maison, un comte cruel et déshumanisé, professe sa doctrine auprès d'une jeune recrue domestique: " Ici, les natures carrées ne sont pas appréciées et ne le seront jamais ".

Dans l'oreille du public

Les domestiques, dans l'univers de Walser qui exerça lui-même la profession, n'aspirent à rien d'autre qu'aux plaisirs de la servilité : " L'expérience modeste que je personnifiais m'apportait une joie extraordinaire ", dit l'un d'eux; " le château entier me semblait enchanté, j'étais comme Aladin avec sa lampe ", relate un autre.

Une phrase qui résume presque le spectacle, que les visiteurs, ravis de leur aventure, pourraient reprendre à leur compte.

Toutes les cinq minutes, une cloche retentit, et les différents groupes poursuivent leur déambulation vers la prochaine " bulle ", constatant que partout règnent les tons beige, marron, jaune dans cette demeure quasiment vide de mobilier, mais au design, aux marbres et cuirs magnifiques.

Le déploiement de ces saynètes, tour à tour effrayantes, hilarantes et absurdes, dans cette ambiance mystérieuse et feutrée, où les grappes de visiteurs se croisent, échangent des murmures intimidés et des gloussements d'excitation, fait toute la réussite de l'événement.

" J'avais envie d'un rapport plus aléatoire qu'au théâtre, que les gens puissent trouver leur liberté, et de capter le caractère intime de la parole ", confie Bérangère Vantusso. " Dans ces petits espaces, tout à coup le texte résonne comme dans l'oreille du public ".

" C'est top de découvrir ce lieu avec ces personnages, ce texte ", témoigne Johnny, chef d'entreprise de 37 ans, qui n'est d'habitude pas amateur de théâtre.

" Nous voulons aller chercher de nouveaux publics, et les gens sont friands de rapports plus directs avec les artistes ", explique Simon Pons-Rotbardt, chargé de programmation " Spectacle vivant " aux Monuments nationaux.

" Il est formidable de faire se rencontrer deux pratiques artistiques, ici l'écrin architectural de la Villa Cavrois avec un projet théâtral cohérent pensé pour cela ", abonde Anne-Marie Peigné, responsable des publics et du développement du Théâtre du Nord, dirigé par Christophe Rauck.

Il y aura d'autres " monuments en mouvement ", tels l'abbaye du Mont Saint-Michel le 18 mars, la Conciergerie à Paris le 13 juin ou encore le château de Pierrefonds en Picardie le 21 octobre.


Le Parisien

Des spectateurs qui déambulent de nuit dans une luxueuse demeure, découvrant chaque pièce " comme Aladin avec sa lampe " au rythme de saynètes animées par des marionnettistes: le Théâtre du Nord a revisité la Villa Cavrois à Croix (Nord), chef d'œuvre d'architecture moderniste.

L'événement fait partie de l'opération " Monuments en mouvement " du Centre des monuments nationaux, qui vise à confronter le patrimoine architectural français à la vivacité du spectacle vivant.

A Croix, vendredi soir et samedi soir, le Théâtre du Nord a pour la première fois investi la Villa Cavrois, construite en 1932 par l'architecte Robert Mallet-Stevens et récemment rouverte avec succès après 13 années de restauration.

La metteuse en scène Bérangère Vantusso y a transposé l'univers subtilement étrange de l'auteur suisse Robert Walser avec " Tobold ", déclamé par les comédiens de la compagnie " Trois six trente ", sur le thème du sacerdoce de domestique.

Massés au pied de l'imposant perron, la petite centaine de visiteurs lèvent les yeux vers la villa qui, seul point de lumière éclatante dans l'obscurité de cette soirée d'hiver, paraît colossale.

Derrière les portes d'entrée vitrées se dresse un cheval blanc actionné par des marionnettistes, première apparition d'une déambulation nimbée de mystère.

La visite commence, par petits groupes. Sept " bulles ", comme autant de mini-scènes de théâtre où un comédien se produit avec une marionnette-domestique, sont réparties dans les pièces de la bâtisse.

Dans la cuisine aux carreaux blancs cliniques, le premier domestique raconte sa plus grande satisfaction : celle d'avoir, lors d'une prestigieuse soirée, retiré un asticot de la table des convives. " Est-ce que ce ne sont pas les détails qui jouent le plus grand rôle dans la vie ? "

Dans un bureau, le propriétaire de la maison, un comte cruel et déshumanisé, professe sa doctrine auprès d'une jeune recrue domestique: "Ici, les natures carrées ne sont pas appréciées et ne le seront jamais".

Dans l'oreille du public

Les domestiques, dans l'univers de Walser qui exerça lui-même la profession, n'aspirent à rien d'autre qu'aux plaisirs de la servilité : " L'expérience modeste que je personnifiais m'apportait une joie extraordinaire ", dit l'un d'eux ; " le château entier me semblait enchanté, j'étais comme Aladin avec sa lampe ", relate un autre.

Une phrase qui résume presque le spectacle, que les visiteurs, ravis de leur aventure, pourraient reprendre à leur compte.

Toutes les cinq minutes, une cloche retentit, et les différents groupes poursuivent leur déambulation vers la prochaine " bulle ", constatant que partout règnent les tons beige, marron, jaune dans cette demeure quasiment vide de mobilier, mais au design, aux marbres et cuirs magnifiques.

Le déploiement de ces saynètes, tour à tour effrayantes, hilarantes et absurdes, dans cette ambiance mystérieuse et feutrée, où les grappes de visiteurs se croisent, échangent des murmures intimidés et des gloussements d'excitation, fait toute la réussite de l'événement.

" J'avais envie d'un rapport plus aléatoire qu'au théâtre, que les gens puissent trouver leur liberté, et de capter le caractère intime de la parole ", confie Bérangère Vantusso. " Dans ces petits espaces, tout à coup le texte résonne comme dans l'oreille du public ".

" C'est top de découvrir ce lieu avec ces personnages, ce texte ", témoigne Johnny, chef d'entreprise de 37 ans, qui n'est d'habitude pas amateur de théâtre.

" Nous voulons aller chercher de nouveaux publics, et les gens sont friands de rapports plus directs avec les artistes ", explique Simon Pons-Rotbardt, chargé de programmation " Spectacle vivant " aux Monuments nationaux.

" Il est formidable de faire se rencontrer deux pratiques artistiques, ici l'écrin architectural de la villa Cavrois avec un projet théâtral cohérent pensé pour cela ", abonde Anne-Marie Peigné, responsable des publics et du développement du Théâtre du Nord, dirigé par Christophe Rauck.

Il y aura d'autres " monuments en mouvement ", tels l'abbaye du Mont Saint-Michel le 18 mars, la Conciergerie à Paris le 13 juin ou encore le château de Pierrefonds en Picardie le 21 octobre.