La chambre forte de la Villa Cavrois


La chambre forte dans le bureau de Paul Cavrois


Sur les plans, on découvre une pièce détournée de sa vocation première. En dimensions, celle-ci fait la profondeur de l'escalier et occupe adroitement ce qu'on désigne par " vide " sous l'escalier.



Cela nous fait penser à un placard profond dont la porte s'ouvre vers le bureau. Le plan d'époque nous montre cette pièce avec le symbole d'un sol carrelé. On y voit également la présence d'un petit lavabo, et on parvient à lire l'abréviation LAV. comme dans certaine autres pièces d'eau. 

On estime qu'il s'agissait d'un petit local, grand comme un wc, muni d'un lavabo pour s'y laver les mains avant ou après le travail. Très vite cette pièce a du s'avérer superflue et la nécessité d'un coffre est apparue plus opportune. C'est vrai que sa position est idéale et stratégique dans le bureau de Paul. Elle a donc été équipée d'une porte blindée, en faisant plus une pièce forte qu'un coffre. Il n'est pas certain que les murs soient blindés. 



Sur ce cliché, ci-dessus, pris en 1986, par Véra Cardot et Pierre Joly on devine à gauche la porte du coffre sur laquelle a été apposée un cadre.


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La Villa Cavrois, livrée en 1932 par Robert Mallet Stevens, a été restaurée après des années d’abandon. Cette magistrale construction a gardé un secret : son coffre fort (*). Qui réussira à l’ouvrir ?



(*) Il nous semble qu'il vaudrait mieux parler d'armoire ou de chambre forte.



Le " coffre-fort " fin 2014


Pour les amoureux de l’Art Déco, courant artistique et architectural caractéristique des années 30, l’achèvement des travaux sur la Villa Cavrois à Croix (59), au printemps 2015 est un moment historique. La dernière commande privée de l’architecte Robert Mallet Stevens livrée en 1932 à son propriétaire, l’industriel Paul Cavrois, a fait l’objet d’un travail considérable de restauration sachant que le bâtiment était à l’abandon depuis 1986. On suppose que c’est à ce moment et au départ des derniers héritiers Cavrois que la pièce coffre-fort a été fermée pour la dernière fois. Mais rien n’est sûr. Il est probable que la combinaison et les clés aient été perdues bien avant. Aujourd’hui le mystère reste entier quant à savoir ce que contient l’imposant coffre fort de cette pièce forte. 



Un élément que les vandales et autres saccageurs de la Villa Cavrois ne sont pas parvenu à ouvrir



Ci-dessus : L'armoire forte visible dans le bureau de Paul Cavrois, à gauche de la cheminée. Photo de Jacques Desbarbieux ©

Plusieurs métalliers ont été contactés dont le luxembourgeois Besenius, situé à Mertzig (Mäerzeg), qui est en mesure de l’ouvrir sans endommager le contenu. Le devis est à l’étude mais le maître d’ouvrage, c’est à dire l’état, semble être réticent à débourser la somme demandée.





Photo prise probablement en 1944, à la libération, après l'abandon de la Villa Cavrois par la Wehrmacht. On distingue le mécanisme disparu depuis avec une serrure à volant et clef, comme dans une armoire forte qui est composée d'une simple paroi d'acier de 2 mm minimum mais comporte des mécanismes et serrures de haute sécurité.

Merci à Robert Rebutato, président de l'association "Eileen Gray - Etoile de Mer - Le Corbusier", qui nous a fait découvrir cet article paru sur le site professionnel MetalFlash.fr : " Que contient le coffre de la Villa Cavrois ? "


A titre anecdotique, nous savons par le témoignage de Mariette Remy, la gouvernante de la Villa Cavrois que même l'armée allemande pendant son occupation du lieu durant la seconde guerre mondiale n'était pas parvenu à l'ouvrir ! Cette armoire forte contenait à l'époque l'argenterie.

Ci-dessous quelques clichés (© Jacques Desbarbieux du bureau de Paul Cavrois, pris lors d'une visite en septembre 2014, alors que la Villa Cavrois connaissait ses derniers travaux de restauration. Le coffre-fort est à gauche de la cheminée, dissimulé par un panneau de bois.






La porte blindée de la chambre forte est dissimulée derrière une autre porte, traitée comme le reste des boiseries, en poirier.