La Villa Cavrois, une découverte tout en miroirs à Croix


Un article de Maëlys Septembre paru dans la Voix du Nord le lundi 10 juillet 2017, avec des photos de Thierry Thorel.



Entre les miroirs et l’eau, tout est prétexte à troubler le regard.




Au cœur de Croix, il est une maison – ou plutôt une villa – pas comme les autres. Deux ans après son ouverture au public, la Villa Cavrois n’en finit pas d’en mettre plein les yeux aux visiteurs, éblouis par les jeux de lumières et de miroirs. 

Elle est là, nichée au milieu d’une zone pavillonnaire de Croix, ses briques jaunes à demi cachées derrière un lourd portail noir : la Villa Cavrois. Une fois l’entrée passée, elle se dévoile, détonne et étonne. Ce « château du XXe siècle », conçu et réalisé par l’architecte Robert Mallet-Stevens entre 1929 à 1932, prend sous certains angles des allures de ce qu’il n’est pas : un paquebot, un décor de cinéma.

Miroir, miroir

Jeux de lumières et de transparence, miroirs, formes géométriques : la Villa reflète autant la personnalité de son commanditaire, l’industriel Paul Cavrois, que celle de son architecte. La Villa est une véritable mise en scène qui rappelle le passé de réalisateur de décors de cinéma de Mallet-Stevens mais aussi son goût pour les matériaux nobles et la géométrie industrielle.



Mais l’architecte-artiste a aussi créé une œuvre fonctionnelle, miroir de la vie quotidienne de la famille Cavrois. C’est ainsi qu’il a par exemple imaginé la large console de marbre blanc qui trône au milieu de la salle de bain des parents. À l’origine du meuble, une observation de l’architecte : « Madame Cavrois avait l’habitude de ranger ses parfums n’importe où. Alors Mallet-Stevens lui a créé ce meuble fonctionnel et luxueux », explique Seiffel, agent d’accueil à la Villa.

À l’extérieur, au bout du parc arboré face à la façade sud, les visiteurs, éblouis, s’exclament les uns après les autres : « Un miroir d’eau ! » Le reflet de l’immense bâtisse ondule dans un bassin d’eau long de 72 mètres, sur lequel barbotent quelques canetons et leur mère.



Mais s’il y a une chose que la Villa ne reflète pas, c’est son temps. Innovante et avant-gardiste, elle rappelle les décors luxueux de la série télévisée Colombo... mais avec quarante ans d’avance. La Villa, un édifice moderne aux antipodes des maisons bourgeoises de l’époque qui continue encore aujourd’hui de surprendre.


« On découvre tous les jours des choses à la Villa. Même après deux ans ici, je repère encore des détails, des illusions d’optique », s’amuse Seiffel. Armée d’une tablette tactile, j’essaye de percer un autre secret de la Villa en cherchant, grâce à des mini-jeux disséminés tout au long de la visite, des indices pour ouvrir un mystérieux coffre. Aidée par Seiffel, qui sert volontiers « d’antisèche » aux visiteurs pour répondre aux questions des jeux, je trouve finalement le code du coffre. Mais qu’on ne s’y trompe pas, la mystérieuse Villa a encore bien des secrets à livrer.